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lundi 28 janvier 2019

Le polar: réseau adapté ou thème trop ardu pour des élèves de GS?


Un personnage stéréotypé de détective


La question se pose bien évidemment, car cette entrée ne figure pas dans les nombreuses propositions de réseaux littéraires pour les élèves de maternelle que j’ai déjà croisées. Le travail sur le roman policier - y compris sur certains albums évoqués plus loin – est plutôt réservé aux classes de CM et très rarement à des enfants plus jeunes.



Tout, en fait, est question d’objectif. Il ne s’agit pas ici du classique travail en réseau mais d’un usage ciblé d’un personnage archétypal, celui de l’enquêteur


On ne parle pas ici du policier ni même du détective mais seulement de l’enquêteur. Pourquoi faut-il aller aussi loin dans la nuance ? Simplement parce qu’une bonne partie des compréhensions erronées découle de petites choses auxquelles on accorde peu d’importance et que la succession de ces minuscules erreurs d’interprétation peut conduire à des fossés d’incompréhension. Alors un peu de définition et d’étymologie s’impose.

Le policier est celui qui appartient à une administration d’état et qui veille à l’ordre public. Le mot « policier » appartient d’ailleurs à la même famille que le mot « politique ». Ils dérivent tous les deux du grec et des mots de la famille de « polis » ville. On peut bien sûr penser au commissaire Maigret, enquêteur hors pair, comme contre-exemple mais l’utilisation du policier en tant que personnage archétypal ouvre d’autres perspectives, en particulier tout ce qui concerne le respect de la loi et les éventuelles sanctions. Il peut être l’un des personnages secondaires de ce travail, comme l’inspecteur Japp dans Hercule Poirot ou l’inspecteur Lestrade dans Sherlock Holmes. Par exemple, pourquoi ne pas en faire celui qui incarne la vigilance du respect des premières règles orthographiques ?

Pour le détective, les choses sont un peu différentes. Là aussi, certaines caractéristiques de ce personnage pourraient finir par s’avérer des entraves à la compréhension pour des élèves de cet âge-là. Le détective appartient au monde anglo-saxon . Il s’agit d’ailleurs d’un terme emprunté à l’anglais qui dérive du verbe « to detect » : détecter, déceler. C’est un terme assez récent puisqu’il apparaît seulement en 1871. Le détective peut être synonyme de policier mais dans l’imaginaire collectif, il est associé à l’image du détective privé. « L’habit ne fait pas le moine » mais il fait un peu trop le détective privé que ce soit dans la version Holmes, la version Poirot ou celle des films noirs des années 50. D’ailleurs la quasi totalité de la production jeunesse, que ce soit en littérature ou en dessin animé joue de cet aspect visuel. Citons pour exemple, en référence au personnage de Sir Arthur Conan Doyle, le film Disney « Basil, détective privé » (1986), le dessin animé « Sherlock Yack » (2011) ou Mister Bonflair dans ses différentes aventures dans la collection Belles Histoires de Bayard.


Le stéréotype du détective des films noirs américains est lui aussi fortement présent dans la production à destination de la jeunesse. L’imperméable de l’inspecteur Gadget ou de John Chatterton ressemble furieusement à celui d’Humphrey Bogart dans « Le grand sommeil ».

L’utilisation de ce costume de scène peut nous permettre de créer une certaine connivence et l’identification nécessaire dans un premier temps mais il faudra savoir, à un moment donné, l’abandonner pour aller plus loin car l’objectif est clairement de se mettre à la place du personnage principal pour appréhender son raisonnement.



Des liens pour mettre en images:


  • Basil , détective privé ( film Disney)

http://personnages-disney.com/Page%20Basil%20de%20Baker%20Street.html

  • Sherlock Yack
https://sherlockyack.zdfe-b2b.de/trailer.php

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