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mercredi 5 juin 2019

Piste 6 : crise du personnage


Construire les contours du personnage en littérature en Grande Section
Encore un article plutôt réflexif.
« Les romanciers du Nouveau Roman poursuivront ces innovations en refusant le portrait, les modèles, la construction méthodique ou la prévisibilité du personnage. Il n’y a plus de substance fixe : le personnage se construit dans le temps romanesque, il est un être errant, un être de fuite, sans identité ou à l’identité trouble. »
Le Nouveau roman, ça me rappelle très vaguement quelque chose...


 Mais cela me questionne surtout sur la nature des personnages de la littérature jeunesse. Si les référents culturels ne sont pas posés, peut-il y avoir, simplement à la lecture des textes - même avec l'aide des images -, un portrait de référence, des modèles de référence, une construction du texte de référence, un horizon d'attente de référence?
Bref, nos jeunes lecteurs ne se retrouvent-ils pas aussi perdu que nous lors de nos lectures de Butor, Duras, Robbe-Grillet ou Sarraute? Ou le personnage a-t-il des contours aussi flous qu'un tableau futuriste?

Je suis bien consciente que ce parallèle avec les Programmes de Première semble pour beaucoup capilo-tracté. Je n'en ai pourtant choisi qu'une petite dizaine de courts extraits, ceux qui m'ont aidé à avancer dans mon questionnement professionnel.
Il ne s'agit, ni plus ni moins, de me questionner sur les difficultés et obstacles de la lecture sur un corpus "adulte" pour voir si la nature de l'obstacle est transférable à l'échelle du jeune enfant. Il y a bien sûr la parole des élèves pour nous donner une idée de leurs façons d'appréhender le texte mais il n'ont pas la capacité de mettre en mots des notions aussi complexes. 

La lecture de La modification de Butor reste pour moi un souvenir bizarre et perturbant de lecture même si cela remonte à plus de 30 ans. Comme l'impression qu'il y avait quelque chose d'important mais que je passais à côté. Je n'ai jamais été capable de le relire mais j'ai longtemps gardé ce livre avec la couverture bien visible dans ma bibliothèque, juste pour me souvenir de cette sensation de lecture.

Mais revenons au coeur du problème.

  • Premier constat:


Les personnages destinés à la jeunesse (littérature et images) ont rarement une personnalité fouillée. Ils sont souvent limités à de simples actants. Certains albums jeunesse cependant se construisent autour d'une absence d'actions et sont aussi parfois très pauvres en texte. Ils seront qualifiés de "poétiques" par les plus rêveurs d'entre nous.
Pour moi, il s'agit ici de "personnage-écho", qui sont là pour faire caisse de résonance au vécu des enfants. 

  • Deuxième constat:


Outre les questions de la nature et  de la pérennité du personnage, l'utilisation des pronoms est un véritable défi pour la compréhension. L’une des difficultés majeures est d’identifier un même personnage à travers différentes désignations. Essayez un jour de demander à vos élèves à qui correspond le « il » ou le « elles ». Soyons honnête, ça, on n’y arrivera pas en maternelle mais on doit se souvenir en permanence de cet obstacle pour mieux savoir où en sont nos élèves.

  • Troisième constat:

Toute situation de dialogue est aussi difficile d’accès, qui parle à qui? Le rôle de l’oralisation lors de la lecture d’album et un travail sur les signes du dialogue dès l’entrée dans l’écrit en GS (la fonction des tirets, des guillemets) facilitera la compréhension du futur lecteur débutant.

  • Quatrième constat: 

Que dire alors des remarques en aparté sur la pensée du personnage

...juste qu’on doit être d’une vigilance absolue à tout.

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