Comme
dans toutes enquêtes, le temps est précieux.
Dans
les premiers jours qui
suivent la rentrée,
on redécouvre
le matériel de la classe,
on
revoit
les consignes de base… Profitons en
donc
pour introduire l’instrument de
travail qui
nous intéresse, celui que l’on ne voit pas, mais celui sans lequel
aucun apprentissage ne sera possible : le cerveau.
Si
après la lecture d’un album, vous demandez aux élèves à
brûle-pourpoint, si
là, à ce moment précis, il se passe quelque chose dans leur tête,
ils répondront, quasi à l’unanimité, instantanément :
« non ». Puis, ils commenceront à réfléchir et à
nuancer quelque peu le propos. C’est en tirant le fil de leurs
remarques que l’on pourra les emmener à prendre conscience qu’il
se passe quelque chose dans leur tête.
Si
l’on part de l’hypothèse que l’une des clefs de réussite est
une participation active, pleine et entière, et en conscience de
l’élève, donnons corps à notre objet d’étude. Comme il est
toujours plus facile de savoir de quoi on parle quand
on utilise un vocabulaire commun et construit ensemble,
empruntons à Hercule Poirot – et surtout à Agatha Christie – la
jolie expression de « petites cellules grises ».
« Quoi de plus passionnant que l’activité mentale ! Faites fonctionner vos petites cellules grises. Elles seules dissiperont les brouillards et l’incertitude et vous conduiront à la vérité. »1
Car
donner un nom aux choses, c’est déjà les identifier.
On pourrait
bien sûr opter pour une image de cerveau rose sur pattes et avec des
yeux comme on en croise souvent dans les dessins animés, mais le
choix de parler aux élèves de leur petites cellules grises n’est
pas uniquement un hommage à l’un des plus célèbres détectives
de la littérature policière. Elles ne sont pas un personnage avec
une vie autonome mais des éléments d’un tout, le détective. L’un
des intérêts de notre figure archétypale
est d’être à la fois la tête et les jambes, c’est à dire
d’être l’incarnation du lien esprit/action. Il
y a le fait de savoir et celui de savoir-faire, de transformer en
acte – ici en résolution d’énigmes – ce que l’on a appris.
Mais nous n’en sommes pas encore là en début d’année.
L’enquête n’a même pas encore officiellement
commencé
mais tous les pré-requis se posent.
Continuons
donc encore à emprunter à l’oeuvre d’Agatha Christie :
« Il me suffit de m’installer dans mon fauteuil et de réfléchir. C’est ça (il tapota son crâne en forme d’œuf) mon instrument de travail ! »2
Comment introduire de façon accessible quelque chose que l’on ne
peut pas voir pour des enfants de 5 ans ? En prenant conscience
de la réalité – toujours toute personnelle – des manifestations
du fonctionnement de son propre cerveau.
Notre première mission peut
ainsi se diviser en trois phases : rêver, penser, agir
L’objectif de la première sera de se rendre compte qu’il se
passe quelque chose dans sa tête en utilisant le thème du rêve.
Puis, dans une deuxième phase, il s’agira de prendre conscience
que l’on peut agir sur ce qui se passe dans sa tête. Enfin, on
s’appropriera les outils permettant de passer de la pensée à
l’acte en essayant de les donner à voir de façon explicite.
1In
Le couteau sur la nuque – Agatha Christie - 1933
2In
Cinq petits cochons – Agatha Christie - 1942
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