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samedi 2 novembre 2019

A la découverte de vos petites cellules grises...


Apprendre à utiliser ses petites cellules grises en Grande Section: introduction du problème.
Comme dans toutes enquêtes, le temps est précieux. 

Dans les premiers jours qui suivent la rentrée, on redécouvre le matériel de la classe, on revoit les consignes de base… Profitons en donc pour introduire l’instrument de travail qui nous intéresse, celui que l’on ne voit pas, mais celui sans lequel aucun apprentissage ne sera possible : le cerveau.

Si après la lecture d’un album, vous demandez aux élèves à brûle-pourpoint, si là, à ce moment précis, il se passe quelque chose dans leur tête, ils répondront, quasi à l’unanimité, instantanément : « non ». Puis, ils commenceront à réfléchir et à nuancer quelque peu le propos. C’est en tirant le fil de leurs remarques que l’on pourra les emmener à prendre conscience qu’il se passe quelque chose dans leur tête.

Si l’on part de l’hypothèse que l’une des clefs de réussite est une participation active, pleine et entière, et en conscience de l’élève, donnons corps à notre objet d’étude. Comme il est toujours plus facile de savoir de quoi on parle quand on utilise un vocabulaire commun et construit ensemble, empruntons à Hercule Poirot – et surtout à Agatha Christie – la jolie expression de « petites cellules grises ».

« Quoi de plus passionnant que l’activité mentale ! Faites fonctionner vos petites cellules grises. Elles seules dissiperont les brouillards et l’incertitude et vous conduiront à la vérité. »1

Car donner un nom aux choses, c’est déjà les identifier. 
On pourrait bien sûr opter pour une image de cerveau rose sur pattes et avec des yeux comme on en croise souvent dans les dessins animés, mais le choix de parler aux élèves de leur petites cellules grises n’est pas uniquement un hommage à l’un des plus célèbres détectives de la littérature policière. Elles ne sont pas un personnage avec une vie autonome mais des éléments d’un tout, le détective. L’un des intérêts de notre figure archétypale est d’être à la fois la tête et les jambes, c’est à dire d’être l’incarnation du lien esprit/action. Il y a le fait de savoir et celui de savoir-faire, de transformer en acte – ici en résolution d’énigmes – ce que l’on a appris. Mais nous n’en sommes pas encore là en début d’année. L’enquête n’a même pas encore officiellement commencé mais tous les pré-requis se posent.

Continuons donc encore à emprunter à l’oeuvre d’Agatha Christie : 
« Il me suffit de m’installer dans mon fauteuil et de réfléchir. C’est ça (il tapota son crâne en forme d’œuf) mon instrument de travail ! »2 

Comment introduire de façon accessible quelque chose que l’on ne peut pas voir pour des enfants de 5 ans ? En prenant conscience de la réalité – toujours toute personnelle – des manifestations du fonctionnement de son propre cerveau.

Notre première mission peut ainsi se diviser en trois phases : rêver, penser, agir L’objectif de la première sera de se rendre compte qu’il se passe quelque chose dans sa tête en utilisant le thème du rêve. Puis, dans une deuxième phase, il s’agira de prendre conscience que l’on peut agir sur ce qui se passe dans sa tête. Enfin, on s’appropriera les outils permettant de passer de la pensée à l’acte en essayant de les donner à voir de façon explicite.




1In Le couteau sur la nuque – Agatha Christie - 1933
2In Cinq petits cochons – Agatha Christie - 1942

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