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samedi 9 février 2019

"A l'heure du crime... où étiez vous?"

Natures des questions en langage en Grande Section
C’est quoi une question ? Un problème, une difficulté auquel on va tenter de répondre en formulant une demande afin d’obtenir une information ou de vérifier ses connaissances.

Travailler sur les questions, là encore à travers le personnage de l'enquêteur, est d'abord une manière de faire accepter aux élèves de ne pas tout savoir. Et c'est un apprentissage... parfois douloureux et long pour certains d'entre eux!

Montrer l'ignorance, l'accepter et essayer d'y remédier en développant une stratégie efficace pour la dépasser... tel est le programme de cette série d'articles sur la question. Attention, comme d'habitude, rien n'est anodin et la complexité du schéma de pensée mobilisé n'est pas forcément facile à matérialiser de façon intelligible pour des enfants de 5/6 ans. C'est là la question adressée à l'enseignant.

Car travailler autour des questions, c'est développer leur raisonnement et leur esprit critique.




Questionner efficacement, c’est d’abord avoir analyser la situation initiale pour identifier la réponse à deux questions clefs :
  • C'est quoi le problème?
  • Qu'est-ce que j'ai besoin de savoir?
La troisième question est peut-être encore plus difficile car elle suppose une projection imaginative:
  • Quelle en est la preuve?
Apprendre à poser des questions, c'est aussi apprendre à se décentrer, à écouter une réponse, à attendre, à tenir compte d'une réponse pour avancer dans son raisonnement.
Pour construire une métacognition efficace qui doit conduire les élèves à se définir un modus operandi efficient et transférable, on peut prendre exemple sur le simulateur de vol, support d'apprentissage des futurs pilotes d'avion. L'objectif est de favoriser des tâches concrètes mais dans une fiction sous contrôle dans la phase d'apprentissage, d'où une certaine distanciation qui permet de prendre du recul et de ne pas se laisser trop envahir par les émotions. L'enfant réagit au matériel qu'on lui propose. Il y a là un vrai choix stratégique variable selon la configuration de chaque classe, ses centres d'intérêt et le fonctionnement du groupe-classe toujours différent.

On peut envisager de diviser ce module d'apprentissage en cinq sous-modules correspondant à des actions clefs dans la formulation efficace de questions:

  • FORMULER
  • SÉLECTIONNER
  • LOCALISER
  • RECONSTITUER
  • RÉSOUDRE une énigme
    • établir les liens entre différents faits, personnes, vestiges...
    • expliquer un comportement ou une présence insolite.

En ce qui concerne la place dans la programmation, les activités proposées peuvent être réparties tout au long de l'année. Le fait de concentrer une partie importante du module de façon concomitante avec un travail sur le point d'interrogation (c'est promis, il y aura une série d'articles sur les signes de ponctuation), peut s'avérer toutefois pertinent dans le travail sur le lien oral/écrit.

Dernier point à intégrer dans la progression, la nature de la question. Il s'agit d'alterner entre questions fermées (celles auxquelles on répond par oui ou par non), plutôt travaillées en début de module, et les questions ouvertes (les pourquoi et les comment) où la formulation de la réponse - et donc l'attendu en posant la question - s'avère plus complexe.



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