Rechercher dans ce blog

dimanche 7 avril 2019

Musique maestro!



Un modèle de raisonnement doit se confronter à plusieurs types de situations et à des domaines variés pour prouver sa pertinence.
De plus, devenir élève ne se limite pas aux seuls domaines du lire, écrire, compter.
Proposer une démarche d'analyse dans des domaines artistiques permet de construire des modalités d'acquisition du patrimoine culturel. 
On peut aller encore plus loin en se demandant si l'existence même de l'art et des effets qu'il a sur nous ne sont-ils déjà d'ailleurs pas une preuve qu'il se passe quelque chose dans notre tête? N'est-ce alors pas une belle manière de faire prendre conscience à nos élèves qu'ils sont actifs dans leur tête?
Mais ne nous égarons pas et revenons à du concret. L’objectif est de travailler l’écoute en mettant en place des réseaux musicaux comme on peut le faire en littérature, en travaillant sur les analogies, les différences, les échos de connaissance et de ressenti, les images mentales. 

Chaque thème abordé pourra (ou non) dans un deuxième temps se compléter d’un réseau d’œuvres d’art plastiques sur le même thème, en écho, ou bien d'un réseau littéraire.
Bien sûr, il faut varier les époques, les lieux d’origine, les façons de faire musicales ou plastiques. L’école est un lieu de transfert culturel bien plus implicite que nous sommes prêts à le reconnaître. 
Pour faire des choix pertinents dans le corpus présenté, il s’agit d’agir là encore en tant que professionnel. On peut concevoir la compréhension comme un acte culturel, se dire que comprendre, c’est saisir un sens et des valeurs. Dans le choix des œuvres, cela veut donc dire que l’on ne donne pas à voir ou à écouter que des choses que l’on apprécie à titre personnel mais des éléments du terreau de la culture scolaire sur laquelle se fonde une bonne partie de la réussite.
Je ne connais aucun homme ou femme qui dans l’histoire a fait fortune sans être au courant de ce qu’il ou elle était en train de faire. Ne pas hésiter alors à formaliser aux élèves le fait qu’on enrichit leur répertoire culturel, qu’on remplit la tête d’images et de sons. L’enrichissement ne peut se faire au maximum de son efficacité qu’en conscience.
Les situations d'écoute doivent être très formalisées, quasi ritualisées. Tout comme pour un réseau littéraire, il y aura l'oeuvre centrale que l'on écoutera en premier et une série de morceaux que l'on mettra en parallèle à titre de comparaison. Attention, avant de comparer, il faudra analyser l'oeuvre du jour dans son unicité. C'est aussi l'occasion de construire tout un nouveau codage avec les élèves autour des paramètres musicaux en particulier. 
Il est important de varier les modalités d'écoute (taille de groupe, objectifs associés, lieux d'écoute, avec ou non droit au mouvement...) tout comme on a appris à le faire dans le rapport de l'école à la littérature jeunesse.
Ce sera alors le moment d'introduire dans la progression tout le travail sur les paramètres musicaux (durée, intensité, hauteur, timbre) mais aussi d'améliorer le champ lexical de la description à travers les parallèles et les comparaisons ("c'est une musique que l'on écoute pour s'endormir", "ça gratte les oreilles!", "cette musique, elle me fait peur"...). Le langage reste définitivement pour l'enseignant le principal moyen d'accéder à la pensée des élèves.


«L’usage général de la parole est de transformer notre discours mental en discours verbal, et l’enchaînement de nos pensées en un enchaînement de mots. » (Hobbes – Léviathan I , 4).
Je vous proposerai donc un réseau par semaine à découvrir avec vos élèves mais aussi pour vous, à mettre en mots et à relier à votre plaisir.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire