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mercredi 22 mai 2019

Piste 2: visions du monde

Visions du monde et albums jeunesse en maternelle
Quelques pistes pour faire naître la notion de contexte en Grande Section, vu ou non à travers les yeux du héros. 
Tout cela en faisant encore un parallèle avec notre terminus scolaire: les programmes du Bac de français. L'objectif de ses mises en parallèle est de comprendre et de construire les grandes lignes qui sous tendent la création littéraire, de l'album jeunesse au roman, et de les définir en tant qu'obstacles éventuels à la compréhension.

D’après les programmes pour la classe de Première, l’objectif dévolu à l’étude du personnage romanesque est de « montrer aux élèves comment, à travers la construction des personnages, le roman exprime une vision du monde qui varie selon les époques et les auteurs et dépend d’un contexte littéraire, historique et culturel, en même temps qu’elle le reflète, voire le détermine ». De fait, le personnage est l’un des moyens privilégiés par lequel, dans le roman, la vision du monde et la manière d’être au monde peuvent s’incarner.




Pour percevoir la vision du monde qu’à un personnage, il faut déjà que l’élève soit en mesure d’identifier espaces et lieux, déplacements et itinéraires des personnages, inscrire une histoire dans l’espace et le temps. 
C'est une compétence à aborder dès la Petite Section, à construire en Moyenne Section et à consolider et complexifier en Grande section. Beaucoup d'albums peuvent se prêter au jeu. Plusieurs options pédagogiques s'offrent alors:

A vos machines à coudre!

  • La solution Maquette


    • A construire avec vos élèves et les moyens du bord.
    • A mettre en parallèle avec les illustrations.
    • A utiliser pour matérialiser la compréhension de l'histoire.
    • A utiliser comme support pour raconter l'histoire avec ou sans marotte.


Ce système est particulièrement intéressant pour aborder les questions de simultanéité (ex: dans Le Petit Chaperon Rouge,  quand le loup mange la grand-mère où sont le Petit Chaperon rouge, sa maman, le chasseur?). 
  • La solution Mise en scène grandeur nature
On peut par exemple mettre en scène des histoires comme Pierre et le loup ou le Petit Chaperon rouge pour évoquer les déplacements des différents protagonistes de l’histoire en construisant les notion de chronologie et de simultanéité avant de passer à une représentation papier (plan et dessin). Chaque personnage suit un chemin bien précis en fonction d’un but. Pierre et le loup avec son muret séparateur, l'arbre qui passe par dessus, le jardin, la mare et la forêt s'y prête très bien.

Chaque personnage est incarné par deux élèves: ici les stickers soleil sont les oiseaux, les yeux, le chat, le point noir, le loup, les sucettes, Pierre et la moustache, le grand-père.
Pour les lieux, la structure d'escalade verte est la maison, le muret est fait des briques et des planches d'équilibre bleues, le pont symbolise l'arbre est il est à cheval entre les deux côtés du mur.
L'installation des différents espace prend au moins une séance. En particulier, savoir comment on place les plots pour représenter une forêt, bref comment les arbres occupent-ils l'espace dans une forêt? 


Cette organisation est tout à fait intéressante pour envisager la question du point de vue.  D'un point donné, que voit chaque personnage de la scène? Est-ce qu'ils voient tous la même chose?

Pierre et le loup vécu



Transférons ce point de vue aérien car il est utilisable dans bon nombre de récit. Quel histoire racontera l'oiseau posé sur le toit de la maison qui voit tout cela de haut en spectateur? Ce point de vue extérieur est un moyen d'introduire la question du narrateur. Qui raconte l'histoire?
Pour aller plus loin sur cette question, je redonne encore une fois le lien vers cet excellent article autour de Roule Galette à partir des travaux de Mireille Brigaudiaut et de Sylvie Cèbe:


  • Le dictionnaire des lieux
Sur le même principe que le Grand dictionnaire des Personnages qui consiste à recueillir des représentations différentes d'un même personnage stéréotypé pour élargir le champ de référence, on peut envisager un travail analogue autour des lieux où se passe les histoires. 
Là encore, les cartes lieux de l'imagier Celda sont un bon support pour construire l'image archétypale de référence.  Elles ne sont malheureusement plus au catalogue. Voici donc la liste des paysages de référence: la maison, le jardin, la forêt, la cabane, la grotte, la montagne, le désert, l'espace, la plage, le fond de la mer, la ferme, le zoo, le cirque, la prison, la jungle, le château, la banquise. On peut ajouter l'école et la rue, lieux fréquents des histoires puis compléter avec des environnements rencontrés plus rarement comme le magasin, le musée, le cinéma, le théâtre. Le corpus s'élargit avec tout le travail sur les pays du monde autour par exemple du thème de la maison avec les tipis, les igloos, les maisons en bois, les huttes, les maisons en terre africaines...

  • Se situer dans un univers de référence
Pour une première approche, poser la question du lien personnage / vision du monde peut se faire à travers des albums comme "L'Afrique de Zigomar" de Ph. Corentin et "Y a-t-il des ours en Afrique?" de Satomi Ichikawa. 
Cette approche "géographique" de la différence de contexte me semble la plus abordable. Le classique travail sur les pays du monde peut aussi se faire à travers les ouvrages de Satomi Ichikawa qui nous permettent de voir le monde des différents continents à travers des yeux d'enfants. La fonction de l'illustration dans la construction de la compréhension prend ici toute sa place.
Dans tous ces cas, la toile regorge de propositions intéressantes à adapter à l'ampleur de votre projet.
  • Des jeux, encore des jeux

A travailler parallèlement, les très nombreux jeux qui permettent de construire la représentation des parcours dans l'espace pour acquérir vocabulaire et automatismes dans les représentations spatiales.

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