Piste 8 : aux frontières du personnage
« Où
commence et où s’arrête le personnage? Faute de parvenir à
saisir la notion par des critères définitifs, on pourrait être
tenté d’appréhender la notion de l’extérieur, en
déterminant ce qu’elle n’est pas: à défaut d’être
clairement définie, au moins serait-elle circonscrite. Ce serait
méconnaître le caractère éminemment poreux de ses limites.
Porosité
tout d’abord entre réel et fiction. Le personnage est-il
nécessairement entité fictive? … Porosité ensuite entre les
dimensions individuelle et collective. Le personnage est-il
nécessairement un être singulier? ... Porosité encore entre
l’humain et le non humain, ou encore entre le vivant et
l’inanimé. Le personnage est-il un être vivant? »
Une
définition simple de ce qu’est un personnage semble impossible
à donner voire à trouver ! Mais
nous avons quand même un peu avancé dans notre enquête.
Mais
je vous propose surtout de retenir une idée clef à ce module:
le personnage est le plus petit dénominateur commun de la
littérature de fiction.
Quelque soit ses frontières, son statut, il est présent et donc
identifiable comme un point d’appui à la compréhension pour tous
les élèves.
Travailler
en se centrant sur un personnage c’est d’une certaine manière
offrir un couteau suisse à nos élèves.
Tous, même ceux les plus en difficultés, sont en capacité
d’identifier le personnage. Chaque compétence travaillée, en
suivant les pistes énoncées dans
ce module,
peut être facilement transférable sur un autre personnage, à
partir du moment où elle est
l’élément central d’apprentissage et que la grille d’analyse
se construit tout
au long de l’année. Le
personnage devient un fil rouge de la démarche de compréhension.
Jusqu’à
présent, j’ai essayé de travailler autour de réseaux variés
(structures, personnages, thématiques, auteurs…)
mais avec systématiquement
l’impression de laisser beaucoup trop de choses de côté.
Mes
élèves n’étaient-t-ils pas alors tributaires des réseaux
travaillés pour entrer dans la compréhension des textes qu’ils
rencontreraient plus tard ? Dans quelle mesure fallait-il
travailler une transférabilité
des compétences ? Et comment ? Comment par exemple,
transférer les capacités d’analyse, de mise en parallèle
construites autour d’un personnage sur tous les autres de manière
automatique et implicite ?
L’idée
est donc la suivante : adopter le personnage comme point
d’ancrage et d’agrégat de deux façons :
-
à
travers l’utilisation constante du personnage archétypal du
détective pour travailler la posture d’élève, pour apprendre à
être et apprendre à faire.
-
À
travers un module complet qui dure tout au long de l’année autour
du personnage en littérature pour que celui-ci quelque soit sa
forme dans les lectures futures puisse servir de support à une
construction intellectuelle, même avec des bases légères. Il y
aura alors toujours une fondation sur laquelle s’appuyer et
construire.
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