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mardi 13 août 2019

Un monde complexe, une approche simplifiée


Utiliser les stéréotypes pour aller à l'essentiel et travailler autour des valeurs.
Utiliser les stéréotypes, c'est aussi être pragmatique en allant à l'essentiel. J.C. Anscombre définit le stéréotype comme un savoir minimal standard en raison du nombre fini de ses traits sélectionnés parmi les principaux du savoir utilisé ou disponible. Il s'agit "d'expliquer subjectivement ou arbitrairement la complexité du réel."2

Les contes font eux aussi appellent aux personnages-types comme si pour parler de valeurs, de danger, le personnage-type permettait de centrer le travail de compréhension sur la valeur à transmettre.

De plus, l'explosion des détournements complique la tâche des enfants.


C'est beaucoup plus difficile d'accéder à la compréhension et aux modèles qu'au temps de Guignol, de la Comedia del'arte et de ses personnages-types. Avec ses fables, La Fontaine s'adressait aux adultes et non aux enfants, alors qu'aujourd'hui, les histoires utilisant les animaux en personnages, avec le trait de caractère implicitement associé, sont très largement destinées aux enfants.

On peut envisager de transformer tout personnage en suspect d'enquête, dans un premier temps en utilisant les différents archétypes puis en travaillant à l'intérieur d'une seule et même figure-type.

Le jeu qui suit est un peu difficile mais il est intéressant sur le principe.

Il est possible d'en fabriquer avec les élèves sur d'autres personnages archétypaux, la sorcière par exemple. Il suffit de constituer un stock d'images et de faire faire la description en dictée à l'adulte par les élèves pour chaque image.

On commencera alors la construction de chaque archétype par le prototype, puis par le stéréotype pour aller vers la notion plus abstraite de l'archétype et enfin vers un certain effacement.

Là encore, la démarche didactique est facilement transférable à bon nombre de parties du programme scolaire. Il ne s'agit jamais que d'une construction progressive qui va du "donner à voir simplement une notion" à une intégration proche de l'effacement de la conscience d'avoir acquis un nouveau savoir. Cela est d'autant plus facilité que l'ensemble a une certaine souplesse, que la variation didactique est possible, que nous ne sommes pas dans un protocole hyper-normé.

Pour aller plus loin, on peut utiliser les travaux de Philippe Hamon3, et proposer trois entrées par "référentiels", la première par les archétypes (ogre, géant...), la deuxième par la fonction (barbon, jeune fille romantique, aventurier audacieux ou sans scrupule, le valet ingénieux, le justicier...), le dernier par types de caractères (l'avare, le séducteur, le fourbe, le misanthrope...). Que travaillons nous alors? La capacité à répondre à des questions simples:

- "Qui?" - en identifiant, en donnant un nom, en catégorisant le personnage.

-"Comment?" - par ses actions, en réfléchissant et en adoptant les actions adéquates pour le valet ingénieux par exemple.

- "Dans quel type de rapport aux autres?" - l'archétype ne fonctionne jamais seul, il évolue dans un univers de référence, d'où l'importance des systèmes de personnages.

Penser en enquêteur, c'est aussi être capable de penser en éléments disjoints simples et de construire et d'organiser sa réflexion autour de questions simples. Pensez au Cluedo: Qui à tuer le docteur Lenoir? Dans quelle pièce? Avec quelle arme?






2Thesaurus Me SH

3Philippe Hamon – Pour un statut sémioogique du personnage – dans Roland Barthes et al. - Poètique du récit – Paris Seuil – collection Points

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