Les travaux de Dufays vont très loin dans ce sens, donnant à voir la difficulté scolaire, en particulier la difficulté de l'entrée dans la lecture, sous un autre angle... celui de stéréotypes partagés ou non.
Que ce soit au niveau de la perception du mot, en tant qu'association ordonnée de lettres, ou en terme de sens, on peut y voir un fonctionnement par stéréotype. Le sens apparaît par équivalence, se construit par l'automatisation et abondance des rencontres pour accéder à une maîtrise du sens prototypique de chaque mot.
La même remarque peut se faire sur la syntaxe. La place de l'adjectif en anglais et en français par exemple, le verbe à la fin de la phrase en latin en sont de parfaits exemples.
C'est la maîtrise de cet ensemble de stéréotypes qui fera la fluidité et l'efficacité de la lecture, même si il y a toujours des achoppements possibles.
- "Avant même de commencer à lire, nous investissons d'emblée le texte de nos stéréotypes", créant ainsi un horizon d'attente que ce soit sur la syntaxe ou sur le sens.
- "Comprendre une phrase, c'est toujours en partie la reconnaître... Le stéréotype donne donc l'illusion d'une transparence du langage et de la rapidité du décodage."
Jean Louis DUFAYS est professeur de théorie littéraire et didactique du français à l'université catholique de Louvain, auteur de très nombreux textes sur les stéréotypes depuis 1994 et son ouvrage "Stéréotype et lecture". Les citations de cet article viennent de ces écrits.
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