Pour mettre à l'épreuve la technique du panier-bulle, prenons pour exemple un jeu de construction type briques Légo1.
Après avoir laissé les briques en accès libre pour permettre une
appropriation du matériel et des tâtonnements, profiter de la
construction d’un mur par un élève (un mur où les briques ne se
chevauchent pas mais sont posées les unes sur les autres en tour).
Demander à l’élève de tester devant ses camarades si son mur est
solide. Normalement, vu le mode d’assemblage, il va casser.
Demander aux élèves si ils savent comment on pourrait trouver des
informations pour construire un mur plus solide.
On pourrait bien sûr
les mettre en situation de tâtonnements expérimentaux mais ce n’est
pas ici l’objectif. Il s’agit de faire comme Nono le chat de Je
mangerais bien une souris :
réunir des informations avant de faire un nouvel essai.
L’enseignant
propose un ensemble de documents qui peuvent donner des pistes aux
élèves : des albums – sans préciser la page où on voit
clairement l’alternance des briques – comme Construire
une maison de Byron Barton ou
une ou plusieurs versions des Trois petits cochons,
des photos de maison en
construction, des catalogues de bricolage, des
modèles de mur
déjà construits, des
fiches guides d’un jeu
comme Little Architect…
Il est intéressant, dans
la mesure du possible, de ne pas se limiter à des indices images de
manière à travailler différents aspects de l’accès à la
connaissance.
4 images libre de droit d'usage pour donner une idée...
La
première séance de langage qui accompagne cet ensemble de documents
doit amener, dans un premier temps, les élèves à pousser le plus
loin possible la description. Pour se faire, on peut travailler sur
deux ou trois documents en petit groupe. Il s’agit d’étudier le
plus précisément possible chaque document de manière à en tirer
le plus d’informations possibles. On peut utiliser le terme
d’indice. Le fait de partager l’analyse de documents entre
plusieurs groupes permet de ne pas s’enfermer dans une seule
réponse dès le début du travail. La confrontation des indices est,
de fait, une nécessité.
Une
fois cette phase langagière terminée, il est temps de formaliser
les modalités intellectuelles de la résolution d’énigme.
Beaucoup d’élèves connaissent la notion d’énigme à travers
des jeux télévisés ou des dessins animés. Il semble souhaitable de bien faire émerger
la différence entre une réponse à une simple question et la notion
de point commun, de point de convergence d’un ensemble de
questions. Le mystère ne sera résolu que si toutes les questions
ont en même temps une réponse argumentée et il faut aller au bout
de la liste d’indices pour être certain de ne pas se tromper.2
Pour
ce faire, on peut utiliser un visuel et une organisation spatiale
type comme celle du jeu Mystero par exemple. Chaque case regroupe
les remarques et les indices apportés par un document. C’est une
formalisation accessible pour des élèves de 5 ans du mur
d’informations du détective qui mène l’enquête ou d’une
carte mentale. Tout ce que l’on a récolté comme information doit
nous conduire à un point de convergence.
Mais
revenons à la construction de notre mur solide. L’un des intérêts
de cet exemple est de permettre de matérialiser la dernière phase
du travail intellectuel, le passage de l’idée à l’action :
maintenant que la solution est dans ma tête, je l’utilise pour
construire mon mur, en vrai et je valide le résultat par
l’expérience.
1Utiliser
des jeux que les enfants peuvent avoir à la maison permet
d’envisager un réinvestissement plus important des
apprentissages, de plus, hors milieu scolaire.
2N’en
est-il pas de même dans l’acte de lire ?
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