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dimanche 15 décembre 2019

Et si on faisait le mur!


Enquêtes au coin légo
Pour mettre à l'épreuve la technique du panier-bulle, prenons pour exemple un jeu de construction type briques Légo1.

Après avoir laissé les briques en accès libre pour permettre une appropriation du matériel et des tâtonnements, profiter de la construction d’un mur par un élève (un mur où les briques ne se chevauchent pas mais sont posées les unes sur les autres en tour). Demander à l’élève de tester devant ses camarades si son mur est solide. Normalement, vu le mode d’assemblage, il va casser. Demander aux élèves si ils savent comment on pourrait trouver des informations pour construire un mur plus solide. 

On pourrait bien sûr les mettre en situation de tâtonnements expérimentaux mais ce n’est pas ici l’objectif. Il s’agit de faire comme Nono le chat de Je mangerais bien une souris : réunir des informations avant de faire un nouvel essai.


L’enseignant propose un ensemble de documents qui peuvent donner des pistes aux élèves : des albums – sans préciser la page où on voit clairement l’alternance des briques – comme Construire une maison de Byron Barton ou une ou plusieurs versions des Trois petits cochons, des photos de maison en construction, des catalogues de bricolage, des modèles de mur déjà construits, des fiches guides d’un jeu comme Little Architect… Il est intéressant, dans la mesure du possible, de ne pas se limiter à des indices images de manière à travailler différents aspects de l’accès à la connaissance.

4 images libre de droit d'usage pour donner une idée...













La première séance de langage qui accompagne cet ensemble de documents doit amener, dans un premier temps, les élèves à pousser le plus loin possible la description. Pour se faire, on peut travailler sur deux ou trois documents en petit groupe. Il s’agit d’étudier le plus précisément possible chaque document de manière à en tirer le plus d’informations possibles. On peut utiliser le terme d’indice. Le fait de partager l’analyse de documents entre plusieurs groupes permet de ne pas s’enfermer dans une seule réponse dès le début du travail. La confrontation des indices est, de fait, une nécessité.

Une fois cette phase langagière terminée, il est temps de formaliser les modalités intellectuelles de la résolution d’énigme. Beaucoup d’élèves connaissent la notion d’énigme à travers des jeux télévisés ou des dessins animés. Il semble souhaitable de bien faire émerger la différence entre une réponse à une simple question et la notion de point commun, de point de convergence d’un ensemble de questions. Le mystère ne sera résolu que si toutes les questions ont en même temps une réponse argumentée et il faut aller au bout de la liste d’indices pour être certain de ne pas se tromper.2

Pour ce faire, on peut utiliser un visuel et une organisation spatiale type comme celle du jeu Mystero par exemple. Chaque case regroupe les remarques et les indices apportés par un document. C’est une formalisation accessible pour des élèves de 5 ans du mur d’informations du détective qui mène l’enquête ou d’une carte mentale. Tout ce que l’on a récolté comme information doit nous conduire à un point de convergence.
Mais revenons à la construction de notre mur solide. L’un des intérêts de cet exemple est de permettre de matérialiser la dernière phase du travail intellectuel, le passage de l’idée à l’action : maintenant que la solution est dans ma tête, je l’utilise pour construire mon mur, en vrai et je valide le résultat par l’expérience.

1Utiliser des jeux que les enfants peuvent avoir à la maison permet d’envisager un réinvestissement plus important des apprentissages, de plus, hors milieu scolaire.
2N’en est-il pas de même dans l’acte de lire ?

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