Parlons
un peu de la fonction sécurisante, stabilisante,
du stéréotype à travers la littérature policière. L'usage,
parfois immodéré, de clichés a contribué à reléguer les romans
policiers dans la paralittérature, en marge de l'institution
littéraire comme en témoigne fort bien l'expression "roman de
gare". Le roman noir – un récit d'enquête étant toujours
affublé d'un adjectif et jamais du simple titre de roman – est systématiquement catalogué dans la littérature populaire, sans
doute en partie en raison de la place narrative des stéréotypes de
structures, de lieux, de personnages...
Mais
c'est aussi de là que vient, en partie, le côté sécurisant de la
littérature policière – malgré une immersion dans un monde
obscur peuplé de fantasmes et de peurs primitives - avec l'idée
que lire des polars à la chaîne, c'est aller à la recherche de
structures familières.